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Villa de M. Zaremba
Villa de M. Zaremba
Villa de M. Zaremba
Villa de M. Zaremba

Villa de M. Zaremba

La Nièvre possède sur son territoire un ensemble unique de réalisations des années 1960. L’architecte d’origine suisse Otto Muller y a en effet édifié des constructions homogènes et d’une grande qualité, principalement sous la forme de maisons individuelles. Celles-ci témoignent d’une approche sensible et subtile, où la qualité des espaces à vivre se double d’une réussite plastique évidente.

  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Habitat
  • Adresse
  • 20 Rue Du Général-Lespinasse
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • MULLER Otto et Gaston - architectes
  • Période
  • 20e siècle (1972)

Architecture du XXe de la Nièvre

La Nièvre possède sur son territoire un ensemble unique de réalisations des années 1960. L’architecte d’origine suisse Otto Muller y a en effet édifié des constructions homogènes et d’une grande qualité, principalement sous la forme de maisons individuelles. Celles-ci témoignent d’une approche sensible et subtile, où la qualité des espaces à vivre se double d’une réussite plastique évidente. Muller est exactement dans son époque : il sait combiner les matériaux et les volumes, utiliser la couleur de façon pertinente, préserver l’intimité tout en ouvrant en maximum les bâtiments sur l’extérieur... Une caserne de pompiers et une crèche complètent à Nevers cette œuvre d’une grande cohérence, incarnant une modernité fonctionnelle et pleine d’optimisme. Otto Muller est arrivé à Nevers en 1923 après avoir effectué ses études à l’Ecole polytechnique de Lausanne. Il y exerça jusqu’en1968. Sa production d’avant-guerre est peu connue, caractérisée surtout par des réalisations sobres. Après la guerre, on note un pic d’activité dans les années 1960 : il répond à une commande de logements groupés pour l’usine Kléber à Decize, ainsi qu’à de nombreuses demandes pour des maisons privées, essentiellement pour des commanditaires aisés de Nevers. Son fils Gaston l’assista à partir de la seconde moitié des années 1950. Ces différentes maisons, d’ailleurs plus proches de l’appellation de «villas» compte-tenu de leur richesse conceptuelle et de leur destination sociale et symbolique, ont des caractéristiques communes. Dans un esprit d’écoute qui place le client et son mode de vie au centre du projet - une démarche peu fréquente avant la guerre - l’architecte part des besoins et préoccupations élémentaires des futurs habitants pour élaborer son programme. La qualité de l’éclairage et la fluidité des circulations apparaissent à travers les innombrables ouvertures animant les façades (baies coulissantes, portes-fenêtres) ou apportant une transparence à l’intérieur de la maison (patios, claustras). L’élancement horizontal des espaces est souligné par le prolongement des planchers vers l’extérieur, et par les bandeaux formés par les balcons et l’acrotère. Un jeu très étudié sur les pleins ou les vides creuse les volumes, les évide pour faire rentrer la lumière ou aménager un balcon, une galerie ou une loggia. Les matériaux participent à la dissociation visuelle des différentes parties : les murs de pierres, souvent réservés au soubassement, contrastent avec le béton recouvert d’un enduit blanc ; la brique en parement vient marquer parfois la massivité d’un mur tout en mettant en valeur la structure. L’importance des performances thermiques et acoustiques, le respect du budget semblent également avoir été des constantes dans le travail de Muller. Enfin, une attention particulière est accordée aux cheminements, en particulier pour les maisons construites à flanc de coteau rue des Saulaies, où des terrasses et paliers successifs séquencent et gravissement de la pente. Cette mise en scène est renforcée par l’immersion dans la verdure, la vue plongeante sur la Loire et une exposition privilégiée au sud. Ces constructions sont le reflet de la profonde évolution qui se manifeste à partir des années 1950 dans l’architecture privative : véhiculé par les revues et les salons auprès d’un large public, un goût inédit pour l’innovation et l’american way of life se diffuse, engendrant des transformations qui affectent l’organisation même de la maison. Ces changements sont plus ou moins radicaux, en raison de la réticence à abandonner certains usages comme la très cérémoniale salle à manger; mais on observe que celle-ci communique par exemple dans la maison n° 9 directement avec le living-room et la cuisine, de laquelle elle n’est séparée que par un bar ; dans la n° 8, elle disparaît complètement au profit d’une unique pièce divisée en salon et living, la cuisine étant pourvue d’un coin repas ; dans la n° 7, le living devient une pièce essentielle occupant la majeure partie du rez-de-chaussée. Le séjour, véritable pièce de vie, apparaît sous des appellations changeantes. La distribution n’est plus considérée comme un enchaînement de pièces hiérarchisé et linéaire, mais plutôt comme un lieu de séjour et de parcours organique et dynamique. Dans la n° 10, l’implantation sur un terrain légèrement pentu a conduit l’architecte à exploiter les différences de niveaux: les étages sont ainsi franchis par des courtes volées d’escaliers qui génèrent une appréhension différente des circulations. Si l’on cherche à créer des espaces flexibles, on réfléchit également sur la séparation et la spécialisation de certaines fonctions, comme les chambres ou pièces réservées aux enfants. Ce désir de fonctionnalité, d’autant plus justifié que les surfaces ont généralement une taille moyenne, transparaît également dans les rangements, déjà prévus sur les plans, ou la concentration des réseaux de fluides comme dans le système de dalles flottantes régulièrement utilisé par Otto Muller. Les équipements intégrés se multiplient, comme l’évier accompagné de nombreux placards. Le décor appliqué en façade ou à l’intérieur disparaît, au profit par exemple d’une mise en valeur de certains éléments structuraux : ce sont les matériaux et les aplats de couleur qui définissent les surfaces et accentuent le relief. Ce sens aigu de la polychromie élargit le champ des couleurs primaires, notamment utilisées avant et après la guerre par Le Corbusier, à une palette plus large : Muller utilise essentiellement le vert olive, le rouge-orangé et le bleu ciel pour égayer façades et intérieurs. Bien que chacune de ces réalisations ait fait l’objet d’une étude contextuelle et programmatique poussée, on notera au sein de cette remarquable production la présence de deux maisons strictement jumelles (parmi les plus conventionnelles) à Nevers (rue de Chailloux) et dans les environs de Decize. Extrait du Guide d'architecture d'architecture en Bourgogne 1893-2007 - Éditions Picard - 2008

Coordonnées GPS de ce point d'intérêt (en foncé sur la carte) : 46.989758, 3.137067

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