Églises au XXe siècle Itinéraire réalisé avec le site internet www.itineraires-caue.fr

Commune de départ : BESANÇON
Commune d'arrivée : BETHONCOURT
Distance : 110,990 km

Alors que le Doubs et l'église catholique sont en pleine mutation au 20e siècle, de nouvelles églises sont construites et reflètent ces changements.

Le catholicisme est marqué par la transformation de sa liturgie qui cherche à rapprocher son culte des considérations modernes. Des mouvements architecturaux religieux voient le jours.
Dans un même temps, le Doubs est en pleine mutation industrielle et les nouveaux quartiers poussent, requérant leur lieu de culte.
Tous les éléments sont rassemblés pour provoquer la création partout dans le territoire du Doubs d'églises modernes qui vous sont présentées dans cet itinéraire.
Les itinéraires que vous propose votre CAUE sont une invitation à la découverte de votre paysage. Sentez-vous libre d'inverser le parcours ou d'imaginer des détours au gré de vos propres découvertes !

Cet itinéraire est composé des points d'intérêt suivants :


1
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Église Sainte-Jeanne-d'Arc

3 rue de Crotot

25000 BESANÇON


2
25

Église Saint-Nicolas

25360 AÏSSEY


3
25

Église Saint-Léger

3 place des Tilleuls

25150 ECOT


4
25

Église du Sacré-Cœur

Rue du Pauvrement

25400 AUDINCOURT


5
25

Église de l'immaculée conception

Grande rue

25400 AUDINCOURT


6
25

Église Sainte-Croix

rue de l'église

25600 SOCHAUX


7
25

Église Saint-François des Fougères

Rue des Flandres

25200 GRAND-CHARMONT


8
25

Église Saint-Paul

17 rue Buffon

25200 BETHONCOURT

Église Sainte-Jeanne-d'Arc

A l'origine église Saint-Martin depuis le 6e siècle, l'histoire de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc est longue et mouvementée.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • 3 Rue De Crotot
    25000 - BESANÇON
  • Concepteur(s)
  • Abbé Quinnez, architecte
    DUMAS Fernand, architecte
  • Période
  • 6e siècle ; 20e siècle (1930-1933, 1948-1961)
  • Présentation
  • A l'origine église Saint-Martin depuis le 6e siècle, l'histoire de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc est longue et mouvementée.
    Après avoir été détruit en 1814 lors du siège de Besançon, le quartier retrouve un lieu de culte en 1901 grâce à l'installation d'une chapelle par l'archevêque de Besançon. Mais si le quartier possède sa chapelle, le besoin pour un lieu de culte plus grand se fait assez vite ressentir et en 1930, le chantier d'une église néo-gothique dessinée par l'abbé Quinnez commence. Il est interrompu seulement trois ans plus tard alors que seul le chœur est édifié.
    Le projet reprend en 1948 mais se fait selon l'esquisse de l'architecte suisse Fernand Dumas, porteur du mouvement de modernisation de l'architecture religieuse.
    L'église qui siège aujourd'hui dans le quartier ouvrier de Bregille est donc un mélange d'architecture néo-gothique le long des nefs et moderne en façade et clocher.
    On pénètre par un porche surélevé de quelques marches. Ce dispositif a deux conséquences : il élève l'entrée, signifiant la monumentalité du lieu et il compresse le visiteur afin de renforcer l'impression de hauteur une fois l'entrée passée.
    Le clocher contribue à renforcer cette impression grâce aux redans en béton qui tendent des lignes parallèles vers le ciel et qui s'opposent à l'horizontalité du auvent et de la façade rectangulaire en pierre.

Église Saint-Nicolas

Située au cœur du petit village d'Aïssey, siège cette église moderne inattendue et qui trouve son origine dans la triste histoire du village.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • 25360 - AÏSSEY
  • Concepteur(s)
  • ROUCH Albert, architecte
    BARRES E., architecte
  • Période
  • 20e siècle (1957)
  • Présentation
  • Située au cœur du petit village d'Aïssey, siège cette église moderne inattendue et qui trouve son origine dans la triste histoire du village.
    Le 18 juin 1940, les troupes allemandes affrontent le 220e régiment d'infanterie et le 57e régiment d'artillerie. Le village est pilonné pendant plus de dix heures. Seuls les murs de l'église demeureront alors que la plupart des maisons seront rasées. Il est alors prévu de reconstruire la charpente dès novembre. Mais le 18 de ce même mois, un détachement allemand revient détruire les murs restants pour tourner un film de propagande. Il faudra attendre 17 ans pour que l'église soit reconstruite.
    Les architectes Rouch et Barrès conçoivent un édifice moderne dont on repère les codes architecturaux communs de cette époque. La structure en béton armé est constituée de portiques au profil sculptural que l'on retrouve dans le campanile qui abrite trois cloches. Les murs de remplissage entre chaque travée sont constitués avec les pierres des ruines de l'ancienne église. Les vitraux sont d'écriture moderne. Enfin, on pourrait remarquer le maître-autel de dix tonnes en comblanchien, calcaire de la région qui se rapproche en aspect du marbre.

     

     

Église Saint-Léger

Après que l'église originale fut détruite pendant la seconde guerre mondiale, un projet moderne voit le jour.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • 3 Place Des Tilleuls
    25150 - ECOT
  • Concepteur(s)
  • ARBARET Jean, architecte
  • Période
  • 20e siècle (1957)
  • Présentation
  • Après que l'église originale fut détruite pendant la seconde guerre mondiale, un projet moderne voit le jour.
    Dessinée par l'architecte Jean Arbaret et inaugurée en 1957, l'église Saint-Léger d'Écot se distingue de ses contemporaines par l'attachement à l'élément architectural chrétien traditionnel que constitue le clocher qui fait signe dans le paysage. La nef, par contre, disparaît au profit d'un espace intérieur d'un seul tenant qui favorise l'unité lors des moments de culte en ne bloquant pas la vue par des piliers. Le clocher s'étire en hauteur selon une forme qui s'évase progressivement, renforçant l'impression de grandeur. Les matériaux utilisés, quant à eux, font appel à l'authenticité et la tradition grâce au bois et la pierre et à la modernité grâce au béton, aux vitraux et à l'appareillage des pierres, c'est-à-dire la manière dont elles sont assemblées entre elles.

Église du Sacré-Cœur

Pour accompagner la construction du nouveau quartier pavillonnaire des Recilles qui accommode les ouvriers de l'usine Peugeot d'Audincourt, l'église du Sacré-Cœur est commandée.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • Rue Du Pauvrement
    25400 - AUDINCOURT
  • Concepteur(s)
  • NOVARINA Maurice, architecte
    LEGER Fernand, peintre
    BAZAINE Jean, peintre
    LE MOAL Jean, peintre
    CHOLEWSKA P., peintre
    BORDERIE, peintre
    BARILLET Jean, peintre-verrier
  • Période
  • 20e siècle (1949)
  • Présentation
  • Pour accompagner la construction du nouveau quartier pavillonnaire des Recilles qui accommode les ouvriers de l'usine Peugeot d'Audincourt, l'église du Sacré-Cœur est commandée.
    Préfigurant la mission d'évangélisation ouvrière de la décennie suivante, l'église du Sacré-Cœur d'Audincourt fait partie des quelques projets modernes commandés avant 1950 par le diocèse dont l'écriture est résolument moderne.
    Elle est réalisée par l'architecte de Haute-Savoie Maurice Novarina, architecte prolifique ayant fait ses preuves dans la conception d'églises modernes. Il propose ici une église d'une seule nef orientée Nord-Sud en structure de béton avec un remplissage en pierres bossées, c'est-à-dire en pierre dont la face visible n'est pas régulière et plate. Le plafond est fait d'une seule voûte plaquée de bois et semble suspendu au-dessus des murs latéraux grâce au vitrail, signé Fernand Léger, qui court en bandeau tout le long des façades. La nef unique couplée à l'usage omniprésent du bois excepté dans l'abside, génère une perspective qui force le regard vers le maître-autel et la tapisserie elle aussi signée Fernand Léger.

Église de l'immaculée conception

Construite sur les ruines de l'ancienne église effondrée, l'église de l'immaculée conception est une ode au renouveau de l'architecture religieuse du 20e siècle.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • Grande Rue
    25400 - AUDINCOURT
  • Concepteur(s)
  • BELLOT Dom Paul, architecte
    FRANCOIS Claude-Laurent, peintre-verrier
    REYRE Valentine, peintre
    CHARLIER Henri, sculpteur
    HEZARD Marcel, architecte
  • Période
  • 20e siècle (1929-1932)
  • Présentation
  • Construite sur les ruines de l'ancienne église effondrée, l'église de l'immaculée conception est une ode au renouveau de l'architecture religieuse du 20e siècle.
    Dom Bellot, dont le terme « dom-bellotisme » tire son nom, construit à Audincourt, une église qui regroupe tous les éléments du mouvement architectural dont il fait partie. Sa formation d'architecte lui permet en tant que moine Bénédictin d'explorer les limites de l'architecture religieuse et funéraire dont il reprend les codes et les adapte aux techniques qui lui sont contemporaines. Ainsi les voûtes en croisée d'ogive deviennent une succession de segments en béton qui reprennent la charge d'une charpente en poutres de béton tout aussi massive. Les éléments de remplissage jouent avec les textures et les motifs, notamment en façade où de fausses jointures viennent simuler la stéréotomie, c’est-à-dire l'assemblage des pierres d'un édifice, tout en s'en affranchissant grâce à un motif en quadrillage.
    Valentine Reyre, artiste peintre, dessine les vitraux de l'entrée tandis que le sculpteur Henri Charlier conçoit la statue de la vierge qui siège dans l'abside.

Église Sainte-Croix

Alors que l'usine Peugeot de Sochaux passe de 14 000 salariés en 1950 à 39 000 en 1979, une nouvelle église paroissiale voit le jour bordant les usines.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • Rue De L'église
    25600 - SOCHAUX
  • Concepteur(s)
  • LODS Marcel, architecte
    PERROT Jean-Luc, peintre-verrier
  • Période
  • 20e siècle (1951)
  • Présentation
  • Alors que l'usine Peugeot de Sochaux passe de 14 000 salariés en 1950 à 39 000 en 1979, une nouvelle église paroissiale voit le jour bordant les usines.
    C'est Marcel Lods, architecte ayant œuvré auprès de Le Corbusier dans l'Association pour une Rénovation Architecturale (ASCORAL) de 1940 à 1944 et prônant comme ses contemporains Prouvé et Perret, l'industrialisation de la production architecturale, qui la réalise. On retrouve dans cette église le langage courant de l'architecture moderne, à savoir une structure en béton armé, de grandes surfaces de murs aveugles et le pavé de verre ou du moins son cousin à travers l'œuvre du peintre-verrier Jean-Luc Perrot qui signe un vitrail, unique source de lumière naturelle dans la grande salle, fait de dalles de verre coloré.
    S'il n'y a pas de clocher, il y avait à l'origine un immense mât métallique se terminant en une croix chrétienne à l'extérieur et qui dominait le bassin industriel. Elle a été déposée à cause de l'usure du temps qui la faisait menacer de tomber.
    Cette église correspond au début de la « mission ouvrière » initiée par l'archevêque de Besançon et qui visait à évangéliser les populations ouvrières, alors très marquées à gauche, par l'installation d'églises paroissiales dans les quartiers ouvriers et la nomination de jeunes prêtres issus des classes ouvrières. Ces derniers seront désavoués dès 1954, notamment en raison de leur engagement militant et syndical.
    Finalement, si des grands noms de l'architecture œuvraient à la conception des églises au début de ce plan d'évangélisation, le constat du recul du christianisme durant la décennie pousse à l'établissement d'églises moins ambitieuses.

Église Saint-François des Fougères

A la recherche d'un lieu de culte catholique, les habitants, majoritairement catholiques, du nouveau quartier à proximité de Grand-Charmont, village protestant, poussent la construction d'une église moderne.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • Rue Des Flandres
    25200 - GRAND-CHARMONT
  • Concepteur(s)
  • DUMAS Pierre, architecte
  • Période
  • 20e siècle (1968)
  • Présentation
  • A la recherche d'un lieu de culte catholique, les habitants, majoritairement catholiques, du nouveau quartier à proximité de Grand-Charmont, village protestant, poussent la construction d'une église moderne.
    Alors que la revue catholique « L'Art Sacré » met en avant la production industrialiste d'architectes comme Marcel Lods, l'architecte suisse Pierre Dumas, fils de Fernand Dumas, lui-même architecte d'églises modernes, propose un format d'église qu'il veut économique. Il propose des variantes sous la forme d'un bâtiment unique et de forme ovale couvert d'un toit en forme de selle à cheval.
    Il unit ainsi en un seul volume les fonctions de culte et les fonctions sociales de l'église. Il résulte de ce choix une expression architecturale unique qui parvient à unir la verticalité d'un clocher et l'étalement d'une nef sous une toiture unique, sorte de vague supportée par une charpente en béton particulièrement impressionnante.
    Quelques ouvertures dans la façade et le plafond rappellent la chapelle Notre-Dame-du-Haut de Ronchamp qu'avait réalisée Le Corbusier un peu plus de dix ans plus tôt. Cependant, on n'y retrouve pas l'usage de la couleur, puisque Pierre Dumas fait le choix d'une architecture particulièrement sobre afin de suivre une esthétique ascète en phase avec les préconisations du concile Vatican II.

Église Saint-Paul

Dès 1960, un système financier permet à l'église catholique de financer des projets d'églises dont la construction s'industrialise.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • 17 Rue Buffon
    25200 - BETHONCOURT
  • Concepteur(s)
  • DUMAS Pierre, architecte
  • Période
  • 20e siècle (1968)
  • Présentation
  • Dès 1960, un système financier permet à l'Église catholique de financer des projets d'églises dont la construction s'industrialise.
    Le « denier des églises » permet à l'Église de récolter un versement volontaire annuel pour financer le gros œuvre, c'est-à-dire la maçonnerie et les travaux structurels, de nouvelles églises. Le second œuvre, tout ce qui n'est pas de structure comme les huisseries et finitions, est quant à lui à la charge des paroisses qui s'organisent souvent avec une part de bénévolat sur le chantier.
    Déclinaison de son plan d'église économique, Pierre Dumas propose ici un plan en forme d'amande. La salle de culte se trouve en haut et est ouverte sur la longue façade courbe donnant sur un parvis Nord-Est. Utilisant la pente à son avantage, l'architecte suisse crée un étage inférieur servant de lieu de réunion et d'organisation paroissiale, lui aussi de plain-pied mais donnant sur une place Sud-Est.
    Témoignant d'un changement de paradigme au sein de l'Église catholique de la deuxième moitié du 20e siècle, il n'y a pas de clocher, simplement un campanile au Nord. A cette époque, l'Église suit les préconisations du concile Vatican II qui veut prôner la modestie et la modernité. Aussi, l'Église, qui perd du terrain malgré un plan d'évangélisation ouvrière, fait face dans le bassin de Montbéliard à l'essor d'un socialisme voyant l'action paroissiale d'un mauvais œil. De plus, dans un contexte où les cités ouvrières s'étirent en hauteur par leurs immeubles, les églises ne peuvent plus rivaliser pour servir de repère dans le paysage et leurs architectes optent plutôt pour un écrasement et des plans arrondis moins monumentaux.