Les vignerons de la vallée de la Loue Itinéraire réalisé avec le site internet www.itineraires-caue.fr

Commune de départ : ORNANS
Commune d'arrivée : MOUTHIER-HAUTE-PIERRE
Distance : 14,400 km

S'il n'en paraît rien aujourd'hui, il s'avère que pendant des siècles, la vallée de la Loue était recouverte de vignes. Déjà habitée durant la préhistoire comme en témoigne la grotte de Scey-en-Varais sur la rive droite de la Loue, l'occupation de la vallée à l'époque romaine permet d'importer des pieds de vignes qui deviendront bien vite un élément clef du paysage. Mais alors que s'est-il passé pour qu'aujourd'hui il n'en reste plus que des vestiges ? Les itinéraires que vous propose votre CAUE sont une invitation à la découverte de votre paysage. Sentez-vous libre d'inverser le parcours ou d'imaginer des détours au gré de vos propres découvertes !

Cet itinéraire est composé des points d'intérêt suivants :


1
25

Maison vigneronne mixte à deux travées

9 rue de la Froidière

25620 ORNANS


2
25

Distillerie Cusenier

9 rue Eugène Cusenier

25620 ORNANS


3
25

Moulin, puis Distillerie Bailly, puis Brosserie Legardeur, actuellement garage de réparation automobile

rue du moulin

25111 MONTGESOYE


4
25

Demeure vigneronne

7 grande rue

25840 VUILLAFANS


5
25

Réinstallation du vignoble

25840 VUILLAFANS


6
25

Atelier de taillandier puis hôtel de voyageurs

40 route de Besançon

25930 LODS


7
25

Maisons vigneronnes à cave enterrée

rue sur la place

25930 LODS


8
25

Maison vigneronne bourgeoise

3 rue Robert Dame

25920 MOUTHIER-HAUTE-PIERRE

Maison vigneronne mixte à deux travées

Cette maison vigneronne qui date du 17e siècle est caractéristique des maisons vigneronnes mixtes à deux travées.

25
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture agricole et rurale
    Habitat
  • Adresse
  • 9 Rue De La Froidière
    25620 - ORNANS
  • Période
  • 17e siècle ; 19e siècle
  • Présentation
  • Cette maison vigneronne qui date du 17e siècle est caractéristique des maisons vigneronnes mixtes à deux travées.
    Contrairement à l'amont de la Loue, à Ornans, la viticulture n'était pas le mode de culture principal en raison de l'ouverture en largeur de la vallée. Cette différence de mode de vie se répercute dans l'architecture des maisons des vignerons qui comportaient donc une grange en plus de la cave.
    La première travée constitue la partie cave et habitation et ressemble dans son organisation interne à la maison vigneronne normale. La seule différence réside dans l'accès à l'habitation qui se fait parallèlement à la façade par un balcon couvert par l'avancée de la toiture à longs pans. La coursive est soutenue par deux poteaux en bois qui reposent sur des piliers en pierre. La cave n'étant pas réellement enterrée, on parle de cellier. Ce dernier s'ouvre sous le balcon.
    La deuxième travées comporte la grange à laquelle on accède par l'imposante porte fermière en anse de panier posée en fond de maçonnerie, ce qui laisse percevoir l'épaisseur des murs. Au-dessus, une ouverture permettait d'aérer la grange sans l'ouvrir à la rue. Ces deux éléments sont aujourd'hui remplacés par des vitrages pour accueillir une habitation.

Distillerie Cusenier

C'est dans cette ancienne distillerie que la marque Cusenier trouve ses origines dès 1868.

25
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Équipement et patrimoine d'industrie, d'artisanat et de travail
  • Adresse
  • 9 Rue Eugène Cusenier
    25620 - ORNANS
  • Concepteur(s)
  • GEORGON Alphonse, peintre-verrier
  • Période
  • 19e siècle (1882)
  • Présentation
  • C'est dans cette ancienne distillerie que la marque Cusenier trouve ses origines dès 1868.
    Eugène Cusenier construisit sa première distillerie dans la rue qui s'appelait alors rue Rahoudard. Après treize ans de spécialisation dans le kirsch et l'absinthe, un nouvel atelier de fabrication est construit le long de la rue et en plusieurs étapes de 1881 à 1885 sont construits les ateliers que l'on peut observer aujourd'hui. La demeure qui les borde est construite dans la même période. Alphonse Gorgeon, maître verrier bisontin, y signe des vitraux, désormais disparus côté cour mais toujours présents côté jardin.
    Alors que la distillerie grossit et s'exporte, l'entreprise est reprise par Elisée Cusenier après la mort de son frère en 1894. Finalement, la société ferme ses portes en 1937 au profit de celle de Dijon et les bâtiments sont repris pour accueillir une école catholique puis des logements.

Moulin, puis Distillerie Bailly, puis Brosserie Legardeur, actuellement garage de réparation automobile

A l'origine moulin puis distillerie, cet édifice témoigne de l'histoire de la vallée.

25
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Équipement et patrimoine d'industrie, d'artisanat et de travail
  • Adresse
  • Rue Du Moulin
    25111 - MONTGESOYE
  • Période
  • 19e siècle
  • Présentation
  • A l'origine moulin puis distillerie, cet édifice témoigne de l'histoire de la vallée.
    Dès 1813, un moulin tirait profit du courant de la Loue pour fonctionner et vers 1885, les bâtiments abritent la distillerie Bailly frères qui produit un Quinquina. Ce sont des vins apéritifs très en vogue à la fin du 19e siècle et au début du 20e qui sont consommés autant pour leur goût que pour leurs vertus thérapeutiques. En effet, ce sont des vins apéritifs obtenus par la macération d'écorces de quinquina, réputées pour guérir la fièvre, dans du vin ou de l'alcool aromatisé.
    C'est un apéritif facile à produire qui permettait au distillateur de s'accommoder du vin un peu moins noble du milieu de la vallée. Distiller présente aussi l'avantage, dans une vallée où le gèle brutal peut anéantir les récoltes d'une année, de pouvoir produire des liqueurs à base d'autres fruits que le raisin. En effet, avec l’anéantissement du vignoble en cours à cette période, de plus en plus de parcelles sont employées à destination de vergers, bien plus résilients face aux caprices climatiques.
    La distillerie est remplacée pendant la seconde guerre mondiale par une usine de meuble puis par une maroquinerie à partir de 1948 et une brosserie vers 1965 pour enfin laisser place vers 1982 au garage qu'on lui connaît aujourd'hui.
    En réalité, une distillerie existe toujours dans le village et produit des liqueurs récompensées.

Demeure vigneronne

Si la demeure porte la date 1608 sur son portail, elle a en réalité subit de lourdes modifications au 19e siècle.

25
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Habitat
  • Adresse
  • 7 Grande Rue
    25840 - VUILLAFANS
  • Période
  • 17e siècle (1608) ; 19e siècle
  • Présentation
  • Si la demeure porte la date 1608 sur son portail, elle a en réalité subit de lourdes modifications au 19e siècle.
    Alors que la rue est bordée de maisons vigneronnes traditionnelles reconnaissables aux accès de cave donnant sur la rue, celle-ci fait appel au monde vigneron par son corps d'habitation en retrait sur cour que l'on peut retrouver dans les maisons vigneronnes bourgeoises du 19e siècle et notamment à la distillerie Cusenier. L'aile de droite, plus large, contenait les fonctions viticoles, comme la cuverie pour transformer le vin. On accèderait à la cave depuis la cour par une porte de plain-pied. On perçoit encore aujourd'hui en fond de cour des soupiraux au pieds des murs.
    La pente brisée des toits mansardés tranche avec l'esthétique des bourgs en faisant appel à celle de l'architecture bourgeoise. Cependant, la pente élevée du terrasson, la partie de toiture au dessus du brisis, le nombre d'étages assez faible, l'absence de soubassement visible et l'appareillage des murs en moellons de petite taille et irréguliers enchaînent l'architecture de la demeure à l'univers rural auquel elle appartient résolument.

Réinstallation du vignoble

Ces vignes réimplantées nous donnent un aperçu de ce qu'était la vallée avant le 19e siècle, lorsque ses flancs étaient couverts de vignes.

25
  • Paysage
  • Thème(s)
  • Site et patrimoine naturels, paysage
  • Adresse
  • 25840 - VUILLAFANS
  • Période
  • 20e siècle (1983) ; 21e siècle (2015)
  • Présentation
  • Ces vignes réimplantées nous donnent un aperçu de ce qu'était la vallée avant le 19e siècle, lorsque ses flancs étaient couverts de vignes.
    En effet, alors que le climat du premier plateau jurassien est plutôt hostile à la vigne en raison de son humidité (entre 1100 et 1300 mm de précipitation), de sa fraîcheur (entre 18 et 20 °C pour les meilleurs mois) et de ses gelées fréquentes, la vallée de la Loue possède les avantages d'un automne très clément, d'une exposition favorable et d'une protection relative permise par l'encaissement de la vallée. Enfin, c'est justement le relief de la vallée qui impose un peu par défaut la viticulture, car en raison des pentes, il est possible d'y accueillir seulement des troupeaux d'ovins ou caprins ou des vergers et de la vigne.
    La vigne aurait été implantée dans la vallée à partir du 9e siècle, en même temps que le prieuré de Mouthier-Haute-Pierre aurait été érigé. En 1840, les flancs de la vallée sont recouverts de vignes sur plus de mille hectares, surtout à l'amont de la Loue entre Mouthier-Haute-Pierre et Vuillafans.
    Cependant, le 19e siècle marque le début d'un déclin pour le vin de la vallée. Alors que la Suisse commence à taxer les vins français, que l'Alsace commence à produire son propre vignoble et que l'ouverture à la navigation du canal Rhône-Rhin met le vin local en concurrence avec celui du Midi, les métayers de la vallée se tournent vers l'industrie qui leur promet de meilleures payes.
    Le coup de grâce sera porté par les maladies de la vigne qui surviennent à la fin du siècle, d'abord l'oïdium en 1870, puis le phylloxéra en 1890. La première guerre mondiale achèvera d'enterrer toutes volontés de faire revivre le vignoble dans ses proportions d’antan.
    Pourtant, après plusieurs décennies de végétation sous la forme d'un vignoble sentimental, la vigne semble être sur le point d'être réinstallée. En 1983, après une première initiative individuelle, la mairie de Vuillafans lance l'association RURANIM qui réussit à convaincre de nombreux souscripteurs de soutenir le développement d'un vignoble sur la commune. Mais l'association finit par périr. Plus de trois hectares de vignoble seront repris en 2015 par de jeunes vignerons et replantés en lyre, cette taille en deux rideaux de vigne qui forment un V pour une meilleure exposition et une moindre progression des maladies.
    Les vins qui sont produits aujourd'hui ne sont plus exactement ceux qui l'étaient à l'origine. En rouge, le gamay, à l'origine considéré comme un mauvais plan pour la vallée, succède au pinot noir et au trousseau qui eux-même remplacent le pulsart et le noirin ; en blanc, le chardonnay et l'auxérrois remplacent le savagnin du Jura et le chasselas.

Atelier de taillandier puis hôtel de voyageurs

L'ancienne taillanderie est le vestige d'un métier disparu dans la vallée avec la perte de vitesse de la viticulture.

25
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Équipement et patrimoine d'industrie, d'artisanat et de travail
  • Adresse
  • 40 Route De Besançon
    25930 - LODS
  • Période
  • 19e siècle (1822)
  • Présentation
  • L'ancienne taillanderie est le vestige d'un métier disparu dans la vallée avec la perte de vitesse de la viticulture.
    Construit en 1822 par le maréchal-ferrant de la commune, Jean-Baptiste George, l'atelier fabriquait des cisailles et serpes pour la culture de la vigne. Pour ce faire, il s'installe en aval du village, au pied de la source de la Brane de laquelle il tire la force motrice nécessaire pour actionner un soufflet, une meule et un martinet. Le soufflet permet d'attiser le feu de la forge et la meule sert à émonder les outils tandis que le martinet permet de battre le fer en le frappant avec une tête de 25 kg.
    Alors que la viticulture disparaissait petit à petit dans la vallée, la taillanderie perd de son activité si bien qu'à la fin du 19e siècle, l'atelier est transformé en hôtel de voyageur.

Maisons vigneronnes à cave enterrée

La rue sur la place à Lods est intéressante pour la déclinaison architecturale qu'elle propose autour de la maison vigneronne.

25
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture agricole et rurale
    Habitat
  • Adresse
  • Rue Sur La Place
    25930 - LODS
  • Présentation
  • La "rue sur la place" à Lods est intéressante pour la déclinaison architecturale qu'elle propose autour de la maison vigneronne.
    La maison vigneronne à cave enterrée se caractérise par sa cave donnant directement sur la rue. L'habitation se situe juste au-dessus avec un accès, elle aussi, depuis la rue par une porte bordée d'une fenêtre.
    Au débouché de la "rue sur la place", au "2 de la rue de l'église", se situe une ancienne maison de négociant en vin. Sa cave est fermée par un "trappon", cette petite porte oblique en pied de mur. Elle permet de protéger par des panneaux parfois en bois ici en métal les quelques marches qui descendent brusquement au sous-sol.
    Au "4 rue sur la place", la rue étant plus large, l'accès à la cave se fait par un escalier parallèle à la façade. Cette maison vigneronne est d'autant plus intéressante qu'elle possède une deuxième travée dans laquelle s'insère cette grande porte fermière en arc en berceau, c'est-à-dire avec un linteau arrondi. Elle indique une mixité agricole de ses habitants qui ne vivaient pas que du vin mais aussi d'autres productions agricoles.
    Au 11, on retrouve une entrée de cave à trappon. La surélévation de l'entrée de l'habitation indique cependant que la cave est seulement à demi-enterrée, sans doute pour profiter du dénivelé du terrain de sorte que la cave soit de plain-pieds de l'autre côté.
    Les autres entrées que l'on peut voir sont pour la plupart sous la forme d'une porte soupirail, dont l'emmarchement est couvert d'une plaque en bois ou en métal. Aussi, tout au long de la rue, au pied des murs, on peut apercevoir les soupiraux qui permettent d'aérer les caves. Ils sont soit en pied de mur soit directement dans le sol du trottoir. Souvent visibles, ils sont parfois aussi camouflés sous un banc bordant l'entrée de l'habitation.

Maison vigneronne bourgeoise

La maison de vigneron possède un langage architectural spécifique qui possède des variations. Ici c'est une maison bourgeoise.

25
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture agricole et rurale
    Habitat
  • Adresse
  • 3 Rue Robert Dame
    25920 - MOUTHIER-HAUTE-PIERRE
  • Période
  • 18e siècle
  • Présentation
  • La maison de vigneron possède un langage architectural spécifique qui possède des variations. Ici c'est une maison bourgeoise.
    Cet aspect bourgeois est caractérisé par l'organisation du bâti. Le logement s'étend sur les deux niveaux, rez-de-chaussée et 1er étage, tandis que la cour d'accueil, bordée par une vigne rampante, permet de recevoir les acheteurs dans un espace directement en lien avec la cave sous le logement. La vigne rampante est un élément important, puisqu'en plus de fournir en raisin de table, il annonçait la fonction de la maison. Trois lucarnes, seulement côté ruelle, participent à embourgeoiser la bâtisse en la distinguant de ses voisines. Elles permettent d'éclairer le grenier en même temps que la lucarne meunière, au centre, permettait de treuiller les sacs de grain jusqu'au grenier.
    A l'arrière, dans le jardin, se trouve un corps de bâtiment plus petit et séparé. Selon les habitants, comme le rapporte l'inventaire du patrimoine en 1980, il servait à abriter les ouvriers viticoles lors des vendanges. Si tous les vignerons font et faisaient appel à une main d'œuvre supplémentaire à l'automne pour les vendanges, les vignerons bourgeois avaient aussi recours à une main d'œuvre pendant le reste de l'année. Ils faisaient appel à des métayers qui cultivaient la vigne pour eux sur les terres du riche propriétaire en échange de pouvoir conserver une part des récoltes.
    Il est cependant aussi possible que ce bâtiment supplémentaire ait servi de cuverie afin de transformer le vin, à la suite de quoi le vin aurait été acheminé dans la cave.