Le 11 juillet 1870, juste avant midi, un incendie se déclare dans le hameau de La Ferrière. Le vent violent de l'après-midi déporte les flammes sur le village de Jougne qui est réduit en cendre en grande partie.
Cet itinéraire vous propose de retracer les conséquences de cet événement qui aura contribué à donner le Jougne que l'on connaît aujourd'hui à travers une promenade dans le vieux village, son faubourg et ses hameaux.
Les itinéraires que vous propose votre CAUE sont une invitation à la découverte de votre paysage. Sentez-vous libre d'inverser le parcours ou d'imaginer des détours au gré de vos propres découvertes !
45 place du Mont d'Or
25370 JOUGNE
rue de l'église
25370 JOUGNE
Lieu dit « Le Moulin »
25370 JOUGNE
Lieu dit « La Ferrière »
25370 JOUGNE
Lieu dit « Les Tavins »
25370 JOUGNE
Chemin rural de Jougne à Mont Ramey
25370 JOUGNE
12 grande rue
25370 JOUGNE
rue de l'église
25730 JOUGNE
Les deux bâtiments qui enserrent la place du Mont d'Or furent jadis des bâtiments des douanes qui contrôlaient la route nationale en direction de la Suisse.
Les deux bâtiments qui enserrent la place du Mont d'Or furent jadis des bâtiments des douanes qui contrôlaient la route nationale en direction de la Suisse.
L'actuel bureau de poste abritait le bureau des douanes et les logements de fonction. Il a été cédé à la commune lorsque les douanes se sont installées plus en aval, au hameau de la Ferrière en 1899. Cependant, le bâtiment que vous observez aujourd'hui n'a pas toujours été ainsi. A l'origine bien plus imposant, il abritait des canons pointés vers la route royale sur le soubassement fortifié en dessous.
La salle des fêtes, quant à elle, abritait l'entrepôt des douanes. Ce dernier n'a trouvé sa fonction actuelle de salle des fêtes qu'en 1912 sous l'action de l'entrepreneur Léon Jeannin. L'entrepôt est un des rares bâtiments de Jougne qui ait résisté à l'incendie de 1870 ce qui permit à la commune d'y abriter ses sinistrés pendant la longue période de reconstruction.
Fondée à l'emplacement de la chapelle de l'ancien château de Jougne, l'église aura subi les affres de l'incendie de 1870.
Fondée à l'emplacement de la chapelle de l'ancien château de Jougne, l'église aura subi les affres de l'incendie de 1870.
Son clocher était à l'origine de style impérial, c'est-à-dire avec quatre pans bombés en dôme comme on peut en voir beaucoup dans le département. Mais l'incendie de 1870 aura raison de la charpente et il sera refait sous la forme d'une flèche conique. Ce n'est qu'en 1982 que l’église retrouvera le clocher comtois qu'on lui connaît aujourd'hui.
Ces vestiges d'un moulin témoignent en fait d'un ensemble bien plus important d'industries qui siégeaient là dès le 14e siècle.
Ces vestiges d'un moulin témoignent en fait d'un ensemble bien plus important d'industries qui siégeaient là dès le 14e siècle.
Le moulin Banal n'était à l'origine qu'une simple installation, mais aux alentours de 1794, quatre nouveaux moulins sont construits pour travailler le froment, l'orge, l'orgée et l'avoine. Plus tard, deux scies et deux ribes, profitant de la force motrice de l'eau, permettront de scier le bois et de battre le chanvre.
En 1841, le moulin Banal est vendu à la commune qui l'ouvre aux villageois les moins aisés. Ces derniers peuvent alors y moudre leurs grains.
Le hameau, à qui le moulin donne le nom, sera rasé par l'incendie en 1870. Le moulin sera reconstruit, ainsi que le hameau.
Il faut imaginer sur ce terrain un ensemble de bâtiments nombreux, puisqu'il sera rajouté aussi des meules pour aiguiser les scies et que le tout sera restauré en 1920 selon les plan de l'architecte Paul Robbe qui aura aussi fait le monument aux morts sur la place du Mont d'Or, plus haut, au village. C'est là encore un incendie, en 1974, qui engouffrera dans les flammes l'usine désormais propriété de la famille jougnarde Bertin. Du drame, il ne subsiste aujourd'hui que les bâtiments piscicoles.
Ce serait à partir d'une maison isolée de ce hameau qu'aurait débuté l'incendie qui détruisit Jougne en 1870 après avoir projeté dans le vent violent les flammèches de l'usine Vandel.
Ce serait à partir d'une maison isolée de ce hameau qu'aurait débuté l'incendie qui détruisit Jougne en 1870 après avoir projeté dans le vent violent les flammèches de l'usine Vandel.
Le hameau tire son nom de son histoire métallurgique. Sa situation le long du ruisseau de la Jougnera permit grâce à l'emploi de nombreux barrages et systèmes de vannes, de profiter de la force de l'eau pour entraîner des moulins alimentant diverses industries dont une forge et un haut-fourneau mentionnés dès le 16e siècle. De plus, la vallée regorge de ressources minières et de bois à charbonner.
Le long bâtiment situé au 11 rue des forges, ancien lieu de forge devenu maison d'ouvrier et maison de maître, témoigne de cette histoire.
A la fin du 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle, la vallée voit passer de nombreux trains transfrontaliers.
A la fin du 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle, la vallée voit passer de nombreux trains transfrontaliers.
Il ne reste aujourd'hui que des vestiges de la voie ferrée comme cette pile de pont en ruine ou les tunnels qui traversaient le bourg que l'on peut voir en remontant l'ancienne voie en pente douce le long de la nationale jusqu'à la place du Mont d'Or à Jougne.
Si le tronçon suisse fut achevé dès 1867, la partie française ne sera inaugurée qu'en 1875 après 4 ans de travaux sur les cendres de Jougne.
Pendant son fonctionnement, Jougne, qui n'avait pourtant pas de gare, devint un lieu de villégiature en période estivale, comme en témoignent les nombreuses villas du faubourg qui tranchent avec les fermes originales.
Cependant, l'effondrement du deuxième tunnel sous le bourg pendant la seconde guerre mondiale et la percée sous le Mont d'Or depuis Vallorbe d'un nouveau tunnel ferroviaire plus rapide signe la fin de la ligne passant dans la vallée.
Le réservoir du Mont Ramey sera le premier réservoir construit pour le village de Jougne. Il marque le début d'un réseau d'eau qui alimente le village de Jougne.
Le réservoir du Mont Ramey sera le premier réservoir construit pour le village de Jougne. Il marque le début d'un réseau d'eau qui alimente le village de Jougne.
Obtenu sous la pression des habitants, ce réservoir tire son eau des multiples sources du Mont d'Or dont la source de la Baillette qui offre un débit à l'épreuve des étés secs.
Si aujourd’hui la mission de l'architecte se serait arrêtée au dessin du réservoir, à l’époque l’architecte bisontin Alphonse Delacroix ne se contente pas de dessiner le mur de tête qui borde la route. Il ira jusqu'à proposer un plan des canalisations et des emplacements des futures fontaines et abreuvoirs de la commune.
Le réseau sera construit petit à petit. Pourtant, en 1870, il sera inefficace pour lutter contre l'incendie, sans doute à cause de l'état vétuste de ses canalisations en bois et du manque d'entretien des fontaines.
La fin du 19e et le début du 20e siècle sont marqués par la construction dans le faubourg de Jougne d'une multitude de maisons d'été.
La fin du 19e et le début du 20e siècle sont marqués par la construction dans le faubourg de Jougne d'une multitude de maisons d'été.
L'incendie de 1870 aura retardé la construction de la voie ferrée entre Pontarlier et Vallorbe. Elle ne sera inaugurée qu'en 1875. Mais malgré ce retard, la position privilégiée de Jougne dans le passage vers la Suisse et l'air de la montagne pousseront une multitude de ménages à installer une maison secondaire dans la commune.
Ces maisons ont été en majorité construites le long de la vallée sur des terrains qui n'étaient pas construits, même avant l'incendie. Si bien que le bulletin "La Voix de Saint Maurice" donnera le nom de « Faubourg Neuf » à cet ensemble de constructions nouvelles en 1905.
Leur architecture tranche avec les fermes et les maisons du bourg car ce qui était recherché par leurs propriétaires tenait plus de l'imaginaire pittoresque de la montagne que de sa réalité d'autant plus que la construction se faisait souvent avec des moyens limités et pour un confort à l'intérieur assez sommaire.
Au cours du 19e siècle, de nombreux réservoirs sont construits dans et autour de Jougne.
Au cours du 19e siècle, de nombreux réservoirs sont construits dans et autour de Jougne.
Ils alimentent un réseau de fontaines et lavoirs qui, jusqu'au terrible incendie de 1870, sera fait de tuyaux en bois.
Cependant, la crainte d'une nouvelle catastrophe pousse la commune à moderniser son réseau et ses rues. Partant de ruines, la commune peut ainsi redessiner ses rues. Suivant le mouvement hygiéniste de la fin du siècle, elle construit des trottoirs et des rigoles d'où les eaux peuvent être évacuées. Les canalisations sont refaites en fonte pour favoriser un meilleur écoulement. Le pourtour des fontaines est pavé et les lavoirs sont couverts d’une toiture.
La fontaine-lavoir de la porte, aussi dite « du centre », n'est pas en reste puisqu'elle fut abritée à l'intérieur du petit bâtiment auquel elle s'adosse aujourd'hui.