Les paysages de l'énergie : le barrage de Vouglans Itinéraire réalisé avec le site internet www.itineraires-caue.fr

Lieu en pleine nature, sur la route menant à la Plage des Plans, découvrez le paysage par vos divers sens. 
Ce premier point d’arrêt sur la randonnée se trouve auprès d’un banc en pierre, sur la route menant à la plage des Plans. Pourtant situé en hauteur, il ne permet pas de disposer d’une vue globale sur le paysage. Il nous invite néanmoins à décrypter le paysage d’une manière différente, en faisant appel à l’ensemble de nos sens. Sentez l’air, le vent nous confirme notre situation en hauteur, il porte les odeurs de la forêt, celles de la route sur laquelle nous sommes... En tendant l’oreille, on distingue un bruit de transformateur, signe de l’activité énergétique, mais également la circulation et les festivités au loin, ces sons nous indiquent qu’il n’y a pas d’obstacles physiques à ces perceptions, et qu’ils circulent librement.
Le paysage synesthésique nous invite ainsi à construire un paysage mental, imaginé, basé sur les éléments que nous amènent nos différents sens.

Depuis le belvédère du barrage, la vue dégagée permet de comprendre l’organisation de ce grand paysage centré sur l’Ain et le lac de Vouglans grâce à ses composantes :
- naturelles : avec le passage de l’eau sculptant les reliefs des gorges et de la vallée de l’Ain, laissant apparaître les traces des entablements calcaires.
La présence forestière diffère avec le milieu : des forêts de buis et de chênes sur le sol calcaire et peu profond des côtes, la ripisylve dans la fraîcheur de la rivière d’Ain.
- humaines : par l’investissement des villages et de leur finage en fond de vallon hors du lit majeur et les infrastructures les reliant (routes, ponts, chemins...).
Et enfin par la présence de la grande infrastructure de production électrique du barrage (lignes électriques, transformateurs, routes...). 
Le barrage construit ainsi de manière presque plastique deux paysages distincts, l’un rural, l’autre industriel du XXe siècle.

Plus d'infos sur la construction du barrage : site de l'asphor

Le chemin qui parcourt le méandre du hameau de Vouglans permet de regarder la structure du paysage depuis le niveau de l’Ain.
L’implantation du hameau au pied de la barre rocheuse éloigne les maisons des aléas liés à la rivière. Regroupé à l’origine le long de la route montant à Lect et renforcé au fil des années, il marque la fin du plat du méandre, avant la remonté sur le plateau. La limite entre le tissu bâti et l’étendue agricole se fait par la couronne extérieure de jardins. Leurs murets clôturent ainsi l’espace habité et cultivé du village. L’exploitation de la terre en prés de fauche ou en pâture donne une grande liberté du regard sur ce paysage. En se retournant, on remarque l’usine actuelle dont l’implantation a succédé à la cité ouvrière du barrage EDF. Elle matérialise la limite industrielle du méandre et traduit son histoire avec un espace qui aurait gardé sa vocation agricole sans les
activités liées au barrage.

Au retour vers Menouille, au niveau de l’unique pont qui traverse l’Ain entre le pont de la Pyle et le lac de Coiselet, nous sommes au centre de l’ouverture des gorges de l’Ain. La perception du paysage est plus intimiste, la surface de l’Ain ouvre le regard sur son cours, cadré par la présence de la ripisylve. Cette ambiance paysagère naturelle met à distance le barrage. Les reliefs boisés au loin et l’environnement végétal reprennent de l’importance dans cette vue mise à distance du barrage. Les traces de sa présence se trouvent néanmoins dans les recoins du paysage. Sa façade se distingue à travers les reliefs tandis que les lignes électriques qui survolent l’Ain et les panneaux d’indication de variation du niveau d’eau confirment son omniprésence.
Le barrage caractérise aujourd’hui cette ouverture des gorges de l’Ain entre Menouille et Vouglans. Son paysage ne se traduit pas seulement par sa façade de béton et son
immense lac, mais également par l’ensemble des structures qui l’accompagne.