Balade d'architecture moderne et contemporaine à Nevers Itinéraire réalisé avec le site internet www.itineraires-caue.fr

Commune de départ : NEVERS
Commune d'arrivée : NEVERS
Distance : 11,000 km

Ville où l’art et l’histoire se croisent à chaque coin de rue, Nevers possède également un patrimoine architectural contemporain insoupçonné. Ces bâtiments contribuent, de par leur forme et leur modernité, à l’identité d’une ville tournée vers l’avenir.
Nous vous invitons, à l’aide de cet itinéraire à venir les découvrir.
Que vous soyez Neversois ou de passage, venez admirer ces constructions remarquables qui façonnent la ville.

Cet itinéraire est composé des points d'intérêt suivants :


1
58

Église Sainte-Bernadette du Banlay

Rue du Banlay

58000 NEVERS


2
58

Centre des archives historiques de la Nièvre

1 rue Charles-Roy

58000 NEVERS


3
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Café Charbon

10 rue Mademoiselle Bourgeois

58000 NEVERS


4
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Maison de la Culture et des Sports

2 Boulevard Pierre-de-Coubertin

58000 NEVERS


5
58

Musée de la Faïence et des Beaux-Arts

16 Rue Saint-Genest

58000 NEVERS


6
58

Centre commercial - Quartier des Loges

Rue Romain-Baron

58000 NEVERS


7
58

Église Saint-Joseph des Montôts

Rue de Marzy

58000 NEVERS

Église Sainte-Bernadette du Banlay

L’église Sainte-Bernadette est une réalisation unique : trop longtemps considérée uniquement sous son aspect profondément subversif, elle est effectivement un manifeste critique d’une grande force provocatrice, ainsi que l’expression d’une nouvelle conception d’appréhender l’espace architectural.

58
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • Rue Du Banlay
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • PARENT, Claude - architecte
    VIRILIO, Paul, philosophe - DUCARRE Odette - maître verrier
  • Période
  • 20e siècle (1966)
  • Présentation
  • Architecture du XXe de la Nièvre

    L’église Sainte-Bernadette est une réalisation unique : trop longtemps considérée uniquement sous son aspect profondément subversif, elle est effectivement un manifeste critique d’une grande force provocatrice, ainsi que l’expression d’une nouvelle conception d’appréhender l’espace architectural. Mais elle est aussi un édifice sacré dont la conception répond de façon particulièrement éloquente à sa destination : métaphore expressive de l’abri, elle révèle à l’intérieur un lieu de culte dépouillé et propice à l’exaltation du sentiment religieux. Enfin protégée au titre des Monuments Historiques depuis 2000, elle attend toujours une consécration publique à la hauteur de son importance dans l’histoire de l’architecture du XXe siècle en France.

    L’extension de la ville rendait nécessaire la création d’une nouvelle paroisse et d’un nouveau lieu de culte dans ce quartier pavillonnaire d’une faible densité alors en pleine mutation. Les architectes savaient que l’environnement immédiat de la future église serait bientôt bordé par diverses barres et tours de logements sociaux. La définition du programme et l’approbation du projet par les représentants éclésiastiques concernées (l’abbé Bourgoin et Monseigneur Vial, évêque de Nevers) témoignent d’une adhésion plutôt enthousiaste, entraînée par la force de conviction des architectes et la clarté de leurs prévisions. Le contexte religieux est alors marqué par un renouveau de l’architecture sacrée, lié en partie au concile de Vatican II (1962-65): celui-ci recommande par exemple une relation plus directe entre les participants au rituel, et une conception plus ouverte et chaleureuse de la communauté chrétienne. La visibilité, la participation et les déplacements des fidèles sont des préoccupations qui apparaissent dès les origines de ce projet qui s’inscrit également dans le sillage de réalisations célèbres (Assy, Ronchamp etc...). Le mouvement moderne donne alors un visage à ce renouvellement liturgique et architectural, notamment à travers le pouvoir expressif des formes, le contraste des matériaux, et une sobriété affirmée, si ce n’est un dépouillement confinant parfois à l’ascèse (le couvent de la Tourette). Paul Virilio, qui a effectué ses débuts comme maître-verrier, a d’ailleurs travaillé avec Le Corbusier à Ronchamp : Claude Parent souligne cette influence dans les petites percées sur la façade nord. Mais Sainte-Bernadette échappe justement à presque toute référence contemporaine, par l’audace de ses formes et de sa conception.

    Le groupe Architecture Principe fut fondé en 1963, année à la fin de laquelle les trois équipes ayant répondu au concours pour la nouvelle église exposent leurs projets (les deux autres étant Jean Willerval et François Lebas). Issu de la rencontre entre Claude Parent et Paul Virilio, Architecture Principe présente à travers des manifestes et divers projets sa théorie de la «Fonction Oblique». Dans un contexte marqué par la standardisation généralisée de la construction et la transformation rapide et irrémédiable de l’espace urbain, la théorie de l’oblique propose une nouvelle vision de l’architecture et, au-delà même, de l’urbanisme. Il s’agit pour le groupe de contester notre habituelle perception du sol et de la verticalité, qui ne peuvent susciter que des réflexes et comportements attendus et codifiés. Face à une architecture normative, la théorie de l’oblique veut introduire une nouvelle richesse spatiale porteuse de solutions pour les enjeux de l’après-guerre, en créant un nouvel univers visuel et sensoriel. Cette théorie trouve ainsi une application concrète dans la pente : «On obtient par la pratique de l’élévation sur les pentes une modification constante de l’espace, donc une lecture changeante du lieu», déclare Claude Parent dans Vivre à l’oblique, publié en 1970.

    L’église Sainte-Bernadette est la première matérialisation de cette pensée que Claude Parent continuera à défendre après sa séparation avec Paul Virilio en 1968. Virilio fut sans doute l’un des premiers à s’intéresser aux blockhaus pour leur valeur esthétique : depuis la fin des années 1950, il y perçoit une force secrète, une émanation du sacré comme dans certains monuments antiques, une forme de primitivisme agissant sur les sens lorsqu’on y pénètre. C’est en s’inspirant de ces constructions autonomes, sans angles droits afin d’échapper à toute emprise, que les architectes ont élaboré les plans de l’église. Cette analogie n’est pas gratuite : cent ans après que Bernadette Soubirous se soit réfugiée à Nevers après ses visions de la Vierge Marie dans la grotte de Lourdes, Parent et Virilio effectuent une relecture originale de l’histoire religieuse en réalisant un espace délibérément cryptique, qui veut symboliser à la fois la révélation et l’abri. De l’extérieur, l’allure militaire de ses parois hermétiques évoque également l’idée d’une église fortifiée du Moyen Age. Ce détournement d’un lieu de guerre en lieu de prière, dont le pouvoir provocateur est indissociable de la contestation des années 1960, trouve selon les architectes une justification directe dans le contexte trouble de l’époque : la guerre représente encore un profond traumatisme, la crise des fusées soviétiques à Cuba illustre l’«Equilibre de la terreur» induit par la menace d’une guerre nucléaire. Cette actualité pesante transforme ainsi le bâtiment en ultime refuge pour les hommes. Le «bunker» est formé de deux coques décalées, issues d’un hexagone disloqué en deux parties qu’on peut assimiler à deux ventricules composant un cœur. La fracture du plan s’illustre en trois dimensions par une nef à double pente inversée (plans inclinés de 13 et 17 %), dont la symétrie tronquée engendre une concentration de l’attention sur l’autel. La lumière n’entre qu’au point de friction des deux blocs par un lanterneau horizontal et des fentes verticales. La réalisation d’un édifice conçu et dessiné sans véritable préoccupation des solutions structurelles envisagées posa problème, compte-tenu de la complexité inhabituelle des formes et des coffrages, ainsi que des porte-à-faux de la nef : les difficultés furent surmontées par l’adoption d’une double structure ménageant un vide entre des poutres longitudinales continues ; les voiles de béton des coques ont donc une épaisseur raisonnable d’une dizaine de centimètres. Plus surprenant, la partie formant couverture repose sur un plancher métallique soutenu par une charpente en bois.

    Une fois achevé, le bâtiment suscita des réactions dont la violence fut à la mesure de la durée du purgatoire qui s’ensuivit pendant de longues années. Derrière cette volonté évidente de déstabiliser, le discours architectural est pourtant cohérent : le bâtiment est disjoint, discontinu, déconstruit, mais unifié par son allure monolithique et son espace intérieur centré, replié sur lui-même mais protecteur. Les pentes de la nef, illustration de la fonction oblique, obligent le fidèle à se tenir dans une attitude active, et non plus uniquement contemplative. Si l’on peut, encore et toujours, se demander si une église doit se prêter à un nouveau mode expérimental d’appréhension de l’espace et du sol, on ne peut aujourd’hui nier l’apport fondamental constitué par cet édifice, y compris dans le domaine de l’architecture religieuse. En Bourgogne, Claude Parent a également construit un supermarché à Sens.

    Extrait du Guide d'architecture en Bourgogne 1893-2007 - Éditions Picard-2008

     

    2016 : Rénovation des abords de l’église Sainte-Bernadette

    A l’occasion du 50ème anniversaire de l’église Sainte-Bernadette, réalisée en 1966 par Claude Parent et Paul Virilio, la Ville de Nevers a souhaité réaliser un nouvel aménagement des abords de cet édifice emblématique de l’architecture contemporaine.
    Initié lors d’une rencontre entre le maire Denis Thuriot et Claude Parent début 2015, ce nouvel aménagement a été mené en étroite collaboration avec l’architecte qui a missionné Gilles BEGUIN de l’agence BEGUIN & MACCHINI pour accompagner la Ville de Nevers sur ce projet.
    Le CAUE de la Nièvre ainsi que la paroisse Nevers Nord et la Commission diocésaine d’Art Sacré ont également apporté leur contribution intellectuelle et technique à la réalisation de ce projet.
    Le nouvel espace paysager s’agrémente d’une prairie sèche plantée de gleditsias et d’un massif d’aubépine. Un bassin de lierre entourant l’église et des haies de charmilles soulignant les limites du site vienne renforcer les périmètres symboliques voulus initialement par Claude Parent et Paul Virilio. La création d’un mobilier béton (bancs et support de signalétique patrimoniale) dessiné pour ce projet par Claude Parent rappelle le mode de construction de l’église et invite les visiteurs à la découverte du monument.
    A mi-parcours a été installée une statue de Claude Parent montée sur un socle par l’artiste Xavier Veilhan.

    (SCP BEGUIN & MACCHINI, architectes)

Centre des archives historiques de la Nièvre

Palmarès de l'Architecture Contemporaine en Bourgogne 2013 - Projet mentionné, catégorie Réhabilitation

Deux nouveaux bâtiments prennent place de part et d'autre du bâtiment existant réhabilité.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Musée, culture et tourisme
  • Adresse
  • 1 Rue Charles-Roy
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • Architecture Patrick Mauger
  • Période
  • 21e siècle (2012)
  • Présentation
  • Palmarès de l'Architecture Contemporaine en Bourgogne 2013 - Projet mentionné, catégorie Réhabilitation

    Deux nouveaux bâtiments prennent place de part et d'autre du bâtiment existant réhabilité. Le nouvel équipement joue sur la théâtralisation des deux grandes fonctions de l'institution : au premier plan, l'accueil, les bureaux et les services au public sont installés dans un bâtiment aux façades de verre transparentes, au second plan, la conservation du patrimoine prend la forme de bâtiments de stockage opaques, revêtus de plaques de béton abritant une double enveloppe isolante. (Architecture Patrick Mauger)

Café Charbon

Le projet intègre le redéploiement de l’ensemble des activités musicales du Café Charbon dans des locaux adaptés, rénovés, redimensionnés et fonctionnels.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Musée, culture et tourisme
  • Adresse
  • 10 Rue Mademoiselle Bourgeois
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • ARSENAULT, Eric - architecte
  • Période
  • 21e siècle (2021)
  • Présentation
  • ORGANISATION

     

    Le projet intègre le redéploiement de l’ensemble des activités musicales du Café Charbon dans des locaux adaptés, rénovés, redimensionnés et fonctionnels.

     

    Le programme se développe sur 4 pôles :
    -  Un cœur de projet comportant deux salles de concert de musiques actuelles (Salle Club et 
Grande Salle)

    •  Trois pôles d’accompagnements :
      . Administration
      . Accueil des artistes
      . Studios de musique (répétition, enregistrement).

     

    Le choix de la ville de Nevers a été de conserver et de développer l’activité musicale du Café Charbon sur place, sur son site historique, et de ne pas l’exporter en zone artisanale ou commerciale périurbaine.

     

    Le lieu est caractérisé par un bâtiment ayant servi d’entrepôt lors de sa construction à la fin du XIXe siècle, marqué par une très belle façade de brique et de pierre et surtout emblématique comme premier lieu de répétition des tambours du Bronx à la fin des années 1980 puis comme lieu de production de musiques rock, alternatives, traditionnelles, du monde à l’architecture.

     

    Le projet a fait l’objet d’une mise en compétition remportée par l’équipe Eric Arsenault, composée de 7 partenaires ingénieurs du bâtiment (architecte, ingénieur structure béton-métal-bois, ingénieur thermicien chauffage ventilation climatisation – ingénieur électricien sécurité incendie – acousticien – scénographe – coordinateur planning).

     

    Le projet développe 3000 m2 sur un site en pente entre le cimetière Jean Gautherin et le carrefour de la Croix joyeuse sur un site en pente présentant un dénivelé de 6 m.

     

    Le projet décline ses espaces dans la réalisation de plusieurs volumes adaptés à la pente et empruntant au vocabulaire local leur morphologie : entrepôts, ateliers, pentes de toits inversées d’un bâtiment à l’autre, pans coupés selon le parcellaire, ossature bois... Les volumes sont détachés les uns des autres offrant une bonne identification, évitant un gros bloc compact, permettant de s’insérer dans l’architecture des faubourgs de Nevers dans de bonnes proportions.

     

    Pour des raisons financières et dans une logique d’identité du lieu le projet intègre la réutilisation de la plupart des bâtiments existants :
    -  Le bâtiment actuel du Café Charbon qui accueille la salle club,
    -  La maison sur la rue Mlle Bourgeois qui accueille les studios de musique RDC et R+1,
    -  Le bâtiment accolé contre le pignon du Café Charbon (actuel studio musique) et qui devient la billetterie.

     

    Le projet se veut fonctionnel : le grand public est accueilli « en bas du projet » depuis le carrefour central de la Croix Joyeuse et progresse dans le projet à partir d’une galerie centrale où lui est proposé les différentes alternatives : la salle club sur la gauche, la grande salle en face, la salle partenaire à l’étage (prochainement aménagée).

     

    Plus on avance et plus les espaces sont réservés aux artistes et aux professionnels.

     

    A l’autre extrémité, dans la partie haute le long du boulevard, on retrouve les fonctions d’accompagnement avec un second parvis pour l’administration, l’accueil des artistes, la réception du matériel et un accès aux « entrailles du bâtiment » la ventilation de la grande salle avec des dimensions impressionnantes de canalisations de ventilation pour réduire les bruits de circulation d’air.

     

    La déclivité du terrain est mise à profit de diverses façons sur le projet :
    -  L’étage de l’Accueil du public correspond au rez-de-chaussée des artistes et de l’Administration. Une galerie intérieure longeant la grande salle met les deux parties du projet en relation.
    -  L’étage de l’administration offre un accès direct sur le grill technique tout en haut de la grande salle sans qu’on ait à monter par l’échelle de service et c’est sans doute une formule unique en France.

     

    L’ossature bois fait un lien entre la façade de l’Accueil jusqu’à la façade de l’Administration en passant par la galerie de la terrasse haute.

     

    Dès sa première présentation en phase concours l’architecte a proposé le traitement de la grande salle désaffectée au-dessus de la petite salle de concert. Cette salle dite Salle Partenaires à usages multiple (exposition, cocktails, danse, cinéma...) devrait voir le jour prochainement.

     

    TECHNIQUE, MATIERES ET COULEURS

     

    « Rester dans l’identité du Café Charbon, travailler la matière brute, le béton, le métal, le bois.... »

     

    
Les studios de répétition

     

    Initialement prévus enterrés en haut du terrain, pour des raison économiques les studios de répétition et d’enregistrement ont été réalisés en avant-poste du projet dans la maison rue Mlle Bourgeois qui devait être détruite initialement tout comme le bâtiment accueillant la billetterie et qui finalement a été restauré.

     

    
Pour les besoins acoustiques de l’opération le bâtiment a complètement été vidé de son contenu à l’exception des 4 murs et de la toiture. Tout comme pour la grande salle de concert, l’objectif était de pouvoir jour sans restriction de nuisance sonore vis-à-vis du voisinage.

     

    A l’intérieur nous retrouvons de bas en haut 5 dalles de béton :
    -  Un plancher béton de structure au rez-de-chaussée,
    -  Un plancher béton sur ressorts posé sur le plancher structure et absorbant les vibrations,
    -  Un plancher béton de Structure à l’étage,
    -  Un plancher béton sur ressorts posé sur le plancher structure de l’étage,
    -  Un plafond béton.

     

    Ensuite l’ensemble des doublages acoustiques intérieurs et des cloisons sont construits sur les planchers à ressorts sans toucher aux parois périphériques. Les plafonds acoustiques sont quant à eux suspendus aux planchers de structure par des suspentes à ressorts anti-vibratiles. Ainsi les ondes sonores développées sont absorbées par l’enveloppe intérieure en suspension dans l’enveloppe extérieure (la boite dans la boite).

    L’ensemble des finitions intérieures – plafonds acoustiques et panneaux acoustiques permettent de corriger l’acoustique intérieure de façon à n’avoir ni trop de réverbération ni trop d’écho.

     

    
Petite salle dite « salle-club »

     

    Les colonnes en pierre cachées mais préexistantes sont conservées. Elles ont été remises à jour et sablées. Elles constituent l’encadrement de la petite scène avec accord des utilisateurs pour que cette scène soit légèrement plus petite que ce qui était initialement demandé.
    La jauge est de 150 personnes debout.

     

    Grande salle

     

    On y testera l’acoustique : absence de bruit de l’extérieur, qualité du son.
    Cette salle est réalisée sur les principes d’une enveloppe acoustique en suspension (voir studios) :
    -  6 faces en béton autour d’une charpente métallique invisible,
    -  Une dalle sur résilient – y compris la scène,
    -  Réalisation des doublage acoustiques sur la dalle en suspension et sans toucher aux murs, 
béton.
    -  Plafond acoustique suspendu à l’ossature par des ressorts anti-vibratiles.

     

    Proportions : cette salle a volontairement été créée avec un plateau de scène presque aussi grand que la salle que les utilisateurs ont voulu à la taille de sa programmation et du public de Nevers pour qu’on n’y ait jamais une impression de salle vide et qu’on y soit toujours en intimité. En tout point le public sera toujours proche de la scène. La jauge est de 400 à 450 personnes debout et sur gradins.

     

    Un grill technique haut complet et facilement accessible en fait un véritable outil au service des artistes.

     

    Design intérieur

     

    Les éléments de design intérieurs :
    -  Déclinaisons de noirs dans les parties de spectacles, valorisant intégralement ce qui se passe sur scène.
    -  Introduction de blanc dans les circulations – comme transition.
    -  Traitement des panneaux, des meubles, des menuiseries et des gradins en bois, laissés dans leur couleur naturelle, parfois sans vernis.
    -  Béton laissé brut à chaque fois que les espaces ne nécessitaient pas de correction acoustique (tendance architecture brute) – on pourra ainsi tester la différence de son en passant dans le couloir béton des sanitaires puis en allant dans la grande salle de concert.
    -  Escaliers métalliques à sections renforcées et de couleur naturelle. 
L’architecte souhaitait limiter le nombre de couleurs et de matériaux pour appuyer la personnalité du projet. On retrouve dans les studios cette ligne de design.

     

    Enveloppe et design extérieurs

     

    La totalité des parois neuves a été réalisée en éléments de béton préfabriqué, réalisés en usine et montés à la grue comme des légos y compris pour la toiture de la grande salle. Ce choix est à la fois structurel, acoustique, économique, esthétique avec des qualités de rapidité de mise en œuvre.

     

    Pour des raisons esthétiques d’échapper à un standard de préfabrication trop prononcé en façade selon une multitude de petits panneaux rapprochés, les panneaux de béton préfabriqué ont été réalisés dans les plus grandes largeurs possibles existantes et réalisables en usine soit environ 3.50m de large. Pour des questions de poids les panneaux de la grande salle ont été recoupés en deux au niveau de la hauteur et disposés en quinconce.

     

    Le rouge cuivré est issu de 4 couches superposées de lasures pour béton, chaque couche laissant transparaître la couche précédente et donnant cet aspect vibrant et artisanal des parois qui avec leur finition lisse, parfois brillante, captent et reflètent la lumière du ciel et de la ville....
    (Eric Arsenault)

     

    https://www.arsenault.fr/

Maison de la Culture et des Sports

Comme à Chalon-sur-Saône, la construction de ce nouvel équipement participe des opérations d’extension et de rénovation urbaine, d’autant plus visible ici que cet ensemble de bâtiments est implanté en bordure de la Loire.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Musée, culture et tourisme
  • Adresse
  • 2 Boulevard Pierre-de-Coubertin
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • GUILLAUME M. - architecte
    VAUZELLE Henri - architecte
    ABW Warnant architectes
  • Période
  • 20e siècle (1971)
  • Présentation
  • Architecture du XXe de la Nièvre

    Comme à Chalon-sur-Saône, la construction de ce nouvel équipement participe des opérations d’extension et de rénovation urbaine, d’autant plus visible ici que cet ensemble de bâtiments est implanté en bordure de la Loire. Le programme réalisé en plusieurs années par les mêmes architectes inclut la Maison de la Culture, la Maison des Sports et la Bourse du Travail (devenue Tour des Syndicats). Un hôtel complète ce complexe aux fonctions hétérogènes. Cette diversité découle en droite ligne du projet initié par André Malraux : les Maisons de la Culture doivent satisfaire toutes les exigences techniques nécessaires au déroulement des différentes formes d’expressions artistiques ; mais elles ont aussi vocation à attirer toute personne prédisposée ou non à prendre part aux activités culturelles. En concentrant culture, sport et travail, les concepteurs de la Maison de la Culture pensaient multiplier ainsi les chances d’atteindre un large public.
    Le hall d’accueil, d’une amplitude correspondant à sa fonction symbolique, donne accès à deux salles de spectacles dont la plus grande peut accueillir 1200 personnes, ainsi qu’à une bibliothèque, une salle de conférences, un auditorium, une discothèque, une cafétéria etc. Les circulations ont fait l’objet d’une attention spécifique: le but consiste à assurer l’équilibre et de bonnes connexions entre les différentes composantes du bâtiment, mais aussi à créer les conditions favorables à la rencontre et au bien-être. La Maison de la Culture est également un endroit où l’on flâne (par exemple sous les galeries extérieures), en effectuant des pas perdus suivant des itinéraires bien étudiés. Destinée en priorité aux jeunes, elle veut favoriser la vie communautaire en offrant des espaces et une ambiance propres à renforcer et enrichir les liens sociaux.

    Le complexe fait aujourd’hui l’objet d’une restauration progressive, après avoir été menacé en partie par une destruction au début des années 1990. Sa situation sur la rive de la Loire constitue un atout desservi par son relatif éloignement du centre-ville situé en surplomb ; une passerelle prévue dans le projet initial aurait facilité le franchissement d’un boulevard fréquenté. A proximité, l’ancien Motel Loire, à la silhouette caractéristique animée de redans, s’intègre au site par son échelle ; il est édifié sur des pilotis abritant un parking. Malgré ses abords un peu abrupts du côté du fleuve, l’ensemble monumentalisé par la présence de la tour affiche un rythme élaboré. De nombreuses ouvertures éclairent les espaces intérieurs qui réservent quelques surprises, à l’image de la structure du plafond du gymnase de la Maison des Sports, où d’épaisses poutres de grande portée forment un quadrillage orthogonal à caissons dispensant une lumière zénithale. Les mêmes architectes sont également les auteurs de la CAF-URSSAF de Nevers, haut bâtiment en équerre à laquelle la régularité monumentale des travées confère une allure quelque peu autoritaire.

     

    Extrait du Guide d’architecture en Bourgogne 1893-2007 – Éditions Picard – 2008

     

    2021 : Rénovation environnementale et énergétique
     
    Site de la Maison de la Culture de Nevers Agglomération, de la Maison des Sports et de la Bourse du Travail : imaginer des secondes vies pour un ensemble bâti emblématique au centre de l’agglomération neversoise.
     
    Un patrimoine des années 1960 :  conservons et améliorons ces équipements utiles à tous
    Construisons avec raison un projet utile qui soutient une dynamique à l’échelle du territoire local et au-delà, tout en garantissant un héritage architectural patrimonial dans l’esprit de l’écriture d’un palimpseste, quand la ville se reconstruit sur la ville.
    Aussi afin de préserver le bâti existant dans ses fonctions premières, il convient préalablement de le rendre moins gourmand, moins énergivore. Tel est le premier objectif de cette rénovation architecturale et technique.
    Pourtant au-delà du traitement d’économie d’énergie, il convient d’assumer ici la renaissance d’un bâtiment mal aimé dont l’impact architectural et culturel est plus qu’important à l’échelle de la cité et tout particulièrement dans l’esprit des Neversois en front de Loire.
     
    Accès et circulations
    Place sera donnée aux piétons pour une déambulation sur des terrasses et quais ensoleillés.
    Les activités diverses reprendront place dans ce quartier rattaché à la cité, avec terrasses et jardins suspendus, avec vue sur le fleuve et la ville historique.
     
    Un mur doublement positif : un apport utile avec un mur actif modérateur thermique
    Création d’un mur intelligent de type pariétodynamique ou «mur Trombe», avec une double-façade vitrée devant la façade sud côté Loire et devant la façade côté pont, de la cage de scène, avec un effet multiple :
    - apport énergétique solaire de jour, passif et gratuit,
    - effet de rafraîchissement en période nocturne durant l’été
    - recréation architecturale de cet ensemble en requalifiant ces façades aveugles situées en premier plan
    - création d’un jardin vertical en lien avec le milieu ligérien.

    (ABW Warnant)

     

    https://abwwarnant.blogspot.com/

Musée de la Faïence et des Beaux-Arts

L'architecture est faite de compromis, d'invraisemblances, de paradoxes ou de contraires. Une construction, c'est une enceinte fermée qui pour autant s'ouvre au monde, une enceinte faite de matériaux lourds qui pour autant doit paraître légère. Les matériaux sont comptés, l'architecture se doit d'être généreuse.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Musée, culture et tourisme
  • Adresse
  • 16 Rue Saint-Genest
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • CRÉPET Benoît architecte
  • Période
  • 21e siècle (2013)
  • Présentation
  • L'architecture est faite de compromis, d'invraisemblances, de paradoxes ou de contraires. Une construction, c'est une enceinte fermée qui pour autant s'ouvre au monde, une enceinte faite de matériaux lourds qui pour autant doit paraître légère. Les matériaux sont comptés, l'architecture se doit d'être généreuse. L'architecture est nouvelle, il faut que l'on ait l'impression qu'elle a été toujours là et que rien n'a changé. La nouveauté doit se fondre dans le paysage naturel ou urbain mais néanmoins déclamer sa présence… Le Musée Blandin, plus que tout autre, est le lieu des oxymores. C'est pourquoi il fallait ne rien imposer mais simplement se laisser guide par la mesure des entours et des occupations bâties. Se laisser porter par les matières, les parcours et les vides. S'imprégner de l'ambiance, du verbe des lieux et des architectures parvenues jusqu'à nous. Les architectures, du bas coté nord et du porche de l'ancienne abbaye bénédictine, de l'hôtel particulier du XIXe, des remparts et des jardins, sont à la fois massives et graciles, domestiques et hiératiques, profanes et cultuelles. Il fallait donc, pour ne pas se perdre ou perdre l'essence des choses dans l'ancien comme dans la nouveauté, reconnaître les appartenances. On ne devait ni estomper les vestiges de l'abbaye et de l'hôtel du XIXe, ni éclipser les dispositifs architecturaux du nouveau musée. Il fallait donner de la force aux uns comme aux autres, sans pour autant qu'ils se concurrencent. La discrétion des formes nouvelles était certainement nécessaire, sans pour autant qu'elles paraissent s'évanouir. La force des formes anciennes était tout aussi indiscutable à préserver sans pour autant qu'elles paraissent dominer. Il fallait surtout penser à l'insertion et non pas seulement à l'intégration des nouveaux dispositifs architecturaux dans l'ancien, parce que la solution n'est pas dans la forme des choses, mais dans la relation qu'elles entretiennent entre elles. Il fallait à tout prix éviter le factice, le pastiche ou le faux semblant. Comme tout ici respirait l'art d'édifier (De re oedificatoria), il fallait seulement s'en inspirer. Comment aurions nous pu égaler en générosité et magnificence les maçonneries du bas côté nord et du porche ? La munificence des piliers, des croisées d'ogives et autres pilastres, était inégalable. Aussi le nouveau vestibule ne pouvait se concevoir et se construire en maçonnerie de pierres, de moellons ou de béton. Il fallait trouver d'autres élégances, d'autres façons de construire sans pour autant renoncer à déclamer, à l'égal des appareillages anciens, un ordre édificateur fort et généreux. La matérialité du bois doublée de ses techniques contemporaines de transformation et d'assemblage était une solution pour édifier le vestibule solidement et harmonieusement mais sans comparaison possible avec la matérialité des pierres des maçonneries massives des vestiges de l'ancienne abbaye. Il se dégage ainsi de la construction tout en bois une robuste fragilité que contribuent à rendre solide les épaisses vêtures en bois, les fins moucharabiehs aux lames de bois bien serrées, les larges rampants de toiture, les confortables piliers ou les imposants cadres en bois des portes et des baies vitrées. Les principes conceptuels qui ont présidé à la construction du vestibule seront partout reconduits. Pas de pastiche, pas d'imitation, pas de faux semblant formel, mais décliner et matérialiser des techniques constructives fines afin de conférer au bâtiment des qualités architecturales à l'égal des anciens mais sans comparaison possible. C'est ainsi que les formes oblongues des poutres ou ovales des poteaux, les formes striées des planchers en bois, les formes décaissées des plafonds en plâtre ornent fonctionnellement les espaces. Parce qu'elles sont aussi structures porteuses, correcteurs acoustiques, systèmes d'éclairage… Rien de superflu, que de l'utile, que du fonctionnel, comme les luminaires en pendentifs, les mains courantes profilées que l'on retrouve dans les espaces et qui participent aussi à l'ornementation. Les matériaux utilisés sont peu nombreux, du bois, du métal, de la pierre, leur matérialité est aussi constante, tout au long des espaces on retrouve les mêmes couleurs, les mêmes textures. Le caractère cultuel des lieux portait à décliner une simplicité remarquable. (Benoît Crépet)

Centre commercial - Quartier des Loges

A proximité immédiate, on distingue l’auvent surmontant les boutiques du centre commercial. Ce jeu de renvois soutenu par l’emploi des mêmes matériaux garantit l’unité de ces équipements. Achevé en dernier, le centre commercial constitue un point d’ancrage incontournable et essentiel pour le quartier.

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  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Équipement et patrimoine d'industrie, d'artisanat et de travail
  • Adresse
  • Rue Romain-Baron
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • Marc PAILLOT et Monique VERDIER - architectes
  • Période
  • 20e siècle (1999)
  • Présentation
  • Architecture du XXe de la Nièvre

    A proximité immédiate, on distingue l’auvent surmontant les boutiques du centre commercial. Ce jeu de renvois soutenu par l’emploi des mêmes matériaux garantit l’unité de ces équipements. Achevé en dernier, le centre commercial constitue un point d’ancrage incontournable et essentiel pour le quartier. Plutôt que de concentrer l’ensemble des commerces en une seule construction, il a été décidé de bâtir deux bâtiments qui entourent et délimitent le parking tout en garantissant l’alignement côté rue. En vis-à-vis de la surface commerciale, les boutiques sont reliées par le portique métallique qui leur confère la présence nécessaire. Le parement en briques du supermarché est complété par un bardage en terre cuite maintenu par une structure métallique secondaire. La façade principale donne une impression de continuité qui ménage une perspective. Le bâtiment n’arrête pas le regard par un artifice grossier, comme une enseigne ou un fronton bien en vue : le logo de la chaîne de distribution est au contraire mis en valeur par le vide. Les abords, notamment le parking, ont fait l’objet d’une attention particulière : cheminements pour les piétons, petits aménagements paysagers... Sobre et séduisant, visible sans être tapageur, le projet qui a su dépasser la simple question de l’enveloppe est un exemple rare en Bourgogne.

    Extrait du Guide d'architecture en Bourgogne 1893-2007- Éditions Picard -  2008

Église Saint-Joseph des Montôts

Le développement de l’agglomération a généré de nouveaux morceaux de ville qu’il a fallu doter d’équipements religieux qui faisaient déjà défaut avant la guerre. L’église Saint-Joseph-des-Montôts a été édifiée en même temps que Sainte-Bernadette du Banlay (voir pages suivantes). 

58
  • Architecture
  • Thème(s)
  • Architecture moderne et contemporaine
    Architecture religieuse et funéraire
  • Adresse
  • Rue De Marzy
    58000 - NEVERS
  • Concepteur(s)
  • WILLERVAL Jean - architecte
  • Période
  • 20e siècle (1967)
  • Présentation
  • Architecture du XXe de la Nièvre

    Le développement de l’agglomération a généré de nouveaux morceaux de ville qu’il a fallu doter d’équipements religieux qui faisaient déjà défaut avant la guerre. L’église Saint-Joseph-des-Montôts a été édifiée en même temps que Sainte-Bernadette du Banlay (voir pages suivantes). Le plan au sol représenterait la main divine posée sur le monde ; il se traduit en élévation par une juxtaposition de volumes étirés. L’éclairage est assuré par des ouvertures zénithales et latérales. Le matériau utilisé est un béton d’argile expansé (le gravier est remplacé par de la brique cuite pilée), qui permet de réduire par deux le poids du béton ordinaire et d’obtenir de meilleures performances thermiques et phoniques. La toiture, elle aussi en béton, est recouverte de cuivre. L’intérieur de 600 places assises donne une impression d’espace, les lignes ascendantes conduisant vers l’austère mur du chœur. Des verrières ont été ajoutées en 1980. L’ensemble dégage une image de modernité sévère qui pose la question des rapports entre les recherches formelles et le sacré. L’après-guerre est en effet une époque de foisonnement de formes nouvelles dans l’architecture religieuse, permise par une utilisation audacieuse de nouvelles possibilités autorisées par les matériaux, en particulier le béton. L’Eglise, qui n’est pas hostile au renouvellement inéluctable de ses lieux de culte, émettra parfois les plus grandes réserves par rapport à une liberté créatrice qui veut légitimer par la quête de religiosité des recherches relevant parfois d’un formalisme stérile et inadapté. Jean Willerval est par ailleurs l’auteur du Palais de justice de Lille (1967), de la caserne de pompiers boulevard Masséna à Paris (1972), ainsi que de plusieurs tours à la Défense et à Bordeaux (tour de la Communauté Urbaine, 1977). Extrait du Guide d'architecture en Bourgogne 1893-2007 - Éditions Picard - 2008